Loin des yeux loin du cœur

Méditation de l’Ascension de Jésus

 Loin des yeux, loin du cœur : Le Christ est parti, le Christ est là !

« Loin des yeux, loin du cœur « , dit l’adage. Oui, mais ce n’est pas toujours le cas, car il y a des fois où l’absence révèle l’importance de présence, et la distance fait ressentir toute la place de celui qui s’est éloigné. Celui qui est absent reste présent, ou encore, l’absence physique n’est plus qu’une absence virtuelle.

L’Ascension de Jésus clôture une étape, et annonce un nouveau commencement. Le lieu du rendez-vous  fixé par Jésus à ses disciples est la Galilée, le  » carrefour des nations  » (Mt 4,12-23), symbole du monde païen. Le Christ laisse trois impératifs et une promesse pour souligner  le mystère de la responsabilité de l’Eglise et des chrétiens. L’Ascension est la fête de l’ouverture d’une nouvelle étape de sa mission : une mission qu’il poursuivra désormais par son Eglise,  à travers nous, chrétiens d’aujourd’hui.

 »Allez … ! De toutes les nations, faites des disciples  »

Durant son ministère public, Jésus avait volontairement restreint son activité aux  » brebis perdues  » de la  » maison d’Israël « . Désormais, sont abolies pour Lui, les frontières de l’espace et du temps.

Jésus peut accomplir en plénitude sa mission de Serviteur de Dieu, telle que l’annonçait  Mathieu, reprenant  l’oracle d’Isaïe (42,1-4) :  »  Les nations païennes mettront leur espoir en son nom  » (Mt 12, 18-21). Les païens présents dès le début de l’évangélisation en la personne des Mages, se retrouvent comme les destinataires dela Bonne Nouvelle.

A son Eglise, Jésus confie cette mission. L’accent ne porte pas sur le verbe  »  aller « , ni sur une mission de conquête géographique, mais sur une ouverture  à tous les groupes humains, sans discrimination.

Puisque Jésus a  » tout pouvoir « , tous les hommes sont conviés à mettre leur existence  sous son autorité. Qu’est-ce que la mission pour Mathieu ? Des disciples font des disciples,  des hommes et des femmes qui expérimentent que l’enseignement de Jésus   transfigure leur propre existence, partagent cette expérience avec les autres  » leur apprenant à garder tous les Commandements  de Jésus  qui se résument en une loi d’amour « .

  »  Baptisez-les au nom  du Père, du Fils et du Saint Esprit « 

La mission n’est pas la diffusion d’une idéologie, si sublime soit -elle,  elle se propose  sans cesse de constituer une communauté : celle des gens qui,  par le rite du baptême, veulent enraciner leurs liens mutuels dans une commune appartenance  » au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit « .

  » Apprenez-leur à garder les Commandements que je vous ai donnés « 

La mission ne peut se réduire à faire des conversions sans lendemain. L’Eglise devra aider les baptisés  au jour le jour, conformément à l’existence nouvelle  dans laquelle ils sont entrés.  » C’est l’Evangile dans sa totalité, fait observer J. Radermakers, qui devient ainsi, enseignement de vie  pour les disciples,  sacrement dans le baptême, et se déploie humainement dans l’existence quotidienne. Dans la communauté chrétienne, la vie morale  n’est pas autre chose que la Bonne Nouvelle en actes « .

 » Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde « 

C’est le sommet de la déclaration de Jésus : l’assurance d’une présence active  efficace sans limite. Au terme de son Evangile, Mathieu proclame que la promesse  de l’ange à Joseph  fait son plein accomplissement en Jésus :  »  On lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : Dieu avec nous « .  En fait, Jésus  ne s’éloigne pas de son Eglise.

Même s’il est invisible, il est présent partout où s’étendra son règne  jusqu’à la fin des temps. Selon Mathieu, il ne disparaît pas  dans le Ciel. Au contraire, son ultime Parole qui est la dernière phrase de l’Evangile, promet :  » Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps « . Le Ressuscité ne reste pas sur la montagne de Galilée.

Il accompagne ses apôtres sur les routes du monde. Voilà ce que les disciples, et nous avec eux, avons besoin d’apprendre. Jésus n’est pas extérieur aux chrétiens et à l’Eglise. Il est devenu intérieur à chacun de nous et à notre communauté. L’Ascension  est le mystère de la responsabilité de l’Eglise et des chrétiens, de notre liberté dans l’exercice de notre responsabilité. Le Salut du monde repose sur nous, grâce à la présence invisible  de Celui par qui le Salut est arrivé.

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