Voici arrivé le temps du carême. Ces quarante jours nous invitent à prendre un élan.
Un élan… pour prier.
Nos agendas journaliers sont chargés. Nous n’avons plus de temps, ou nous avons beaucoup de temps pour plein de choses. Il suffit que nous trouvions le temps de prier, personnellement, et en communauté.
Un élan… pour être libres.
Tant d’obstacles entravent notre liberté : ce peut être l’alcool, le tabac, la télé, l’ordinateur, les réseaux sociaux, les téléphones portables, le travail, la nourriture, le sentiment d’inutilité… Il ne suffit pas de ne pas manger la viande les vendredis pour la forme, et en suivant simplement une tradition. Il ne suffit pas de jeûner pour jeûner, mais de jeûner pour être des hommes et des femmes libres. À nous de nous libérer pour être plus disponibles, à nous-mêmes, à Dieu, et aux autres.
Un élan… pour partager.
Le temps de carême est un temps favorable pour ouvrir les mains, ces mains si souvent crispées. Nous ne pouvons pas fermer les yeux sur ce qui se passe dans le monde. Tant que nous saurons qu’un être humain, sur terre, vit en-dessous du minimum vital, nous ne pourrons fermer les mains.
Un élan pour Choisir est l’acte de la personne libre. Comme le dit si bien St Ignace de Loyola, il s’agit de « se vaincre soi-même et ordonner sa vie sans se décider par aucun attachement… » (Exercices spirituels n° 21). Soyons libres durant ce Carême pour prendre notre élan vers la vraie source de vie.
« Comme le peuple était dans l’attente, et que tous se demandaient en leur cœur si Jean n’était peut-être pas le Christ, il leur dit à tous : « Moi, je vous baptise dans l’eau, mais voici venir celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses chaussures. Lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu. » »
Aujourd’hui, nous assistons à une scène vraiment exceptionnelle de la vie du Seigneur : il va rencontrer Jean-Baptiste et être baptisé par lui !
Quelle peut bien être la signification d’une telle rencontre ?
Car, s’il y a un sens à découvrir dans le baptême du Seigneur, c’est bien dans le fait de la rencontre entre le Christ et Jean-Baptiste qu’il se trouve. Jésus, en effet, n’a pas besoin de baptême : il est sans péché, il est celui qui est saint et pur par excellence, étant le Fils même de Dieu. Donc, le fait important à considérer dans cet épisode de la vie du Seigneur est sa rencontre avec Jean, le Baptiste !
Le sens du baptême de Jean
Saint Luc nous dit : « Tous se demandaient en leur coeur si Jean n’était peut-être pas le Christ. » Pourquoi ?
Car Jean faisait ce que seul le Christ peut faire : « baptiser » !
Par le baptême en effet, la personne qui est baptisée peut recevoir la rémission de tous ses péchés. Or, il n’y a que Dieu qui peut remettre les péchés.
Le baptême est donc réservé au Christ, et à lui seul.
C’est pourquoi, sous la motion de l’Esprit-Saint, les gens se demandaient si celui qu’il voyait en train de baptiser n’était peut-être pas le Christ, celui que Dieu envoie en son nom pour annoncer la Bonne Nouvelle du Salut !
« Moi, je vous baptise dans l’eau, mais voici venir celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de ses chaussures. Lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu. » »
Jean-Baptiste le sait : il fait ce qui revient au Christ, celui qu’il attend avec tout le peuple, celui dont il prépare la venue dans le monde !
Jean-Baptiste sait que le Christ doit baptiser : « Lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu. » Jean-Baptiste suit l’Esprit qui ne le quitte pas, car il a été sanctifié dès avant sa naissance, et Jean-Baptiste reste toujours fidèle à cette grâce toute spéciale qui est en lui ! Jean-Baptiste suit l’Esprit-Saint qui le guide : il baptise comme le Christ, il agit devant tout le peuple comme s’il était le Christ, afin d’annoncer à tous que les jours sont proches, que l’heure est imminente où le Christ en personne va se manifester au monde ! Le Christ va bientôt venir : Jean-Baptiste l’annonce à ses contemporains en baptisant comme s’il était le Christ en personne !
Quels sont les trois mystères célébrés ce jour ?
« Or, tout le peuple se faisait baptiser, Jésus le fit aussi, et, pendant qu’il priait, le ciel s’ouvrit. »
Voilà dévoilé le Mystère de ce jour ! « Tout le peuple se faisait baptiser, Jésus le fit aussi. »
Jésus veut ne faire qu’un avec son peuple, le Peuple de Dieu !
Premier mystère : L’union entre Jésus et Jean-Baptiste
-Si Jean Baptiste baptise, c’est pour ne faire qu’un avec le Christ, agissant par là comme s’il était le Christ en personne.
-Si le Christ se fait baptiser par Jean, c’est pour ne faire qu’un avec le peuple qu’il veut à tout prix sauver, portant sur lui tous les péchés de ce peuple qu’il a choisi.
Deuxième mystère : L’union entre Le Christ et son peuple
Voilà tout le Mystère de ce jour :
l’union du Christ et de son peuple,
Troisième mystère : L’union entre le baptême de Jésus et notre propre baptême
Voilà aussi tout le Mystère du baptême que tous nous avons reçu :
l’union du Christ et de l’Eglise, le nouveau Peuple de Dieu sur la terre !
l’union au Christ dans l’amour de Dieu !
« L’Esprit-Saint descendit sur lui sous une forme corporelle, celle d’une colombe, et une voix se fit entendre du ciel : « Tu es mon Fils bien-aimé ; sur toi je porte mon affection. » »
Le baptême est bien le sacrement de l’union au Christ dans l’amour de Dieu !
Aussitôt que le Christ fut baptisé par Jean, le ciel s’ouvrit et l’Esprit-Saint se manifesta corporellement en descendant sur Jésus ! Le Père révéla alors sa présence en disant ouvertement : « Tu es mon Fils bien-aimé ; sur toi je porte mon affection. »
Le Baptême de Jésus et notre baptême
Par notre baptême, nous avons reçu à notre tour cette parole de Dieu en notre faveur, par le ministère de l’Eglise : Dieu a dit à chacun de nous, Dieu dit aujourd’hui à chacun de nous « Tu es mon fils bien-aimé ; tu es ma fille bien-aimée. En toi j’ai mis tout mon amour. » Grâce à Jésus, je suis, nous sommes devenus enfants de Dieu. C’est un don. Mais ce don fait à notre baptême, il faut l’activer, le rendre actif et fécond par notre liberté. Comment faire ? En nous comportant avec Dieu comme des enfants, comme des fils et des filles. Saint Paul nous en donne la définition dans la lettre aux Romains : « Tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont enfants de Dieu. » (Rm 8,14) Vivre de notre baptême, vivre en enfants de Dieu, c’est nous laisser conduire par l’Esprit Saint. C’est prendre la main de Jésus et avancer à son rythme.
Concrètement, « Être baptisé ou non baptisé, ce n’est pas pareil ! » a rappelé le Pape François il y a quelques jours ! Comme il l’a demandé à plusieurs reprises, prenons ou reprenons aujourd’hui la décision de célébrer chaque année l’anniversaire de notre baptême. Ne vivons plus comme des enfants ingratsou pourris gâtés qui ont oublié les dons reçus des mains de notre Père des cieux et de notre mère l’Eglise. Soyons reconnaissants pour cette adoption divine ! Vivons dans la joie d’être par le don de l’Esprit, les frères de Jésus et les enfants de Dieu notre Père. Là est bien la seule chose véritable qui devrait nous surprendre chaque matin en nous regardant dans la glace : moi, je suis enfant de Dieu ? Oui, je suis, nous sommes enfants de Dieu !
Quel Mystère ! C’est celui de notre baptême !
Le Père nous aime dans son Fils bien-aimé, par la puissance de l’Esprit !
A nous maintenant de répondre fidèlement à cet amour jusqu’à la fin de notre vie !
L’Amour de Dieu est tout-puissant : laissons-nous attirer par lui !
Ne résistons pas à la force qui est en nous par le sacrement de notre baptême !
Allons vers Jésus !
Répondons à son amour en le recevant dignement dans l’Eucharistie !
Demandons à Marie de nous aider sur ce chemin parfois difficile de la vie en Dieu !
Épiphanie : entre le traduisible et l’intraduisible
Quel bonheur de commencer le premier dimanche du premier mois de l’année en célébrant la fête de l’Épiphanie ! Si dans la nuit de la Nativité, les bergers ont entendu la voix de l’Ange et se sont dirigés vers l’enfant Jésus, il n’en est pas de même pour l’Épiphanie. Dans le langage biblique, la voix de l’Ange, c’est celle de Dieu, Dieu qui appelle son peuple pour le conduire vers le nouveau-né et reconnaître le Messie. Ce n’est pas Dieu qui entre en scène avec les mages. C’est une étoile, une étoile qui a guidé trois hommes venus de pays lointains pour reconnaître le roi des Juifs.
L’Épiphanie une fête chrétienne
L’Épiphanie est une fête chrétienne qui évoque la visite des Rois Mages à l’Enfant de la crèche, et qui rappelle le dévoilement, la manifestation (origine du terme Épiphanie, du verbe φaινω, faïnò, « se manifester, apparaître, devenir évident ») du Christ au monde entier, symbolisé par ces trois Mages. En France, cette fête tombe cette année le 6 janvier. Elle a donné lieu à la coutume de la galette des rois ou couronne des rois avec toute sa symbolique. Le sens profond de la fête de l’Épiphanie, avec l’évocation des mages venus d’Orient à Bethléem, rappelle la dimension universelle du message évangélique. Dans les églises orientales, cette fête a une signification bien plus importante que dans l’Eglise romaine, on l’appelle la Théophanie, ou la manifestation de Dieu. Cette fête est même encore plus importante que Noël dans les traditions orientales avec plus de joie et de célébrations. C’est aussi la fête du dévoilement de la lumière qui vient briser les ténèbres.
Dans l’Évangile de Matthieu (ch.2, versets 1-2 et 10-11), il est écrit : « Jésus étant né à Bethléem de Judée, au temps du roi Hérode, voici que des mages venus d’Orient arrivèrent à Jérusalem en disant : « Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? Nous avons vu, en effet, son astre à son lever et sommes venus lui rendre hommage ». Entrant alors dans le logis, ils virent l’enfant avec Marie sa mère, et, se prosternant, ils lui rendirent hommage ; puis, ouvrant leurs cassettes, ils lui offrirent en présents de l’or, de l’encens et de la myrrhe». La légende commence. Les rois mages quittent l’enfant Jésus, mais ne vont pas dire à Hérode où il est, ainsi qu’il le leur avait demandé. Hérode fit tuer tous les enfants de moins de deux ans présents à Bethléem. La famille de Jésus était déjà partie à Nazareth.
Après cette mention des Mages (qui n’apparaît cependant que dans l’Évangile de saint Matthieu), les siècles ont apporté leurs nombreuses explications symboliques, reliant la visite de ces Mages venus d’Orient aux différents textes de l’Ancien Testament. Ces mages symbolisent l’ouverture universelle de la manifestation de Dieu en ce monde.
L’Épiphanie et la symbolique des trois mages et des trois cadeaux
Les interprétations traditionnelles ont vu dans ces trois cadeaux des présents symboliques, honorant différents aspects de la vie du Christ. Si les Rois Mages figurent dans toutes nos crèches, et si les enfants les attendent avec impatience jusqu’au jour de la fête de l’Epiphanie, saint Matthieu ne cite ni leur nom, ni leur nombre, et il ne les nomme pas « Rois » mais « Mages », de la racine du mot magicien. Il nous indique en revanche les présents que les Mages apportent au Messie.
Ainsi, l’or célèbre sa Royauté (Jésus est or, c’est le fils de Dieu) ; l’encens rappelle sa nature divine puisqu’il est utilisé pour le culte divin (parler avec Dieu, ce que font tous les enfants de Dieu) ; quant à la myrrhe, elle évoque la nature humaine du Christ puisqu’elle est la plante dont on se servait pour embaumer les morts (elle symbolise l’intimité profonde, voire un amour passionné envers Jésus qui est lui-même « notre myrrhe »). L’or, l’encens et la myrrhe étaient de prix très élevés à cette époque.
Les noms des Mages sont apparus pour la première fois dans un manuscrit datant du VIe siècle, sous la forme ancienne de Gathspa, Melidchior et Bithisarea. Au fil des siècles, leur nom s’est fixé sous la forme que nous connaissons aujourd’hui : Gaspard, Melchior et Balthazar. Origène, Père de l’Eglise, fut le premier à dire dans l’histoire que ces Mages étaient trois, en établissant leur nombre d’après celui des présents apportés à l’Enfant Messie. Le texte biblique emploie le terme de mage, du grec μάγος. On employait aussi le terme grec dans un sens péjoratif, avec celui de magicien. Ce terme est à l’origine de la magie, du magicien et de ce qui est magique.
Les rois mages sont le vrai symbole de l’unicité, de l’égalité de l’humanité devant Dieu.
Ils sont dépeints comme de nobles pèlerins guidés par un astre pour adorer le Christ nouveau-né en Israël. Ces Mages ont su reconnaître dans l’Enfant, né dans l’étable de Bethléem, le Messie tant attendu par le peuple d’Israël, contrairement aux autorités de l’époque. Mais qui étaient ces rois mages ?
Balthazar est le nom d’un prince de Babylone, Bel-sharra-outsour, qui signifie « le protecteur du maître ». Ce roi mage, à la peau noire, vient d’Afrique. C’est lui qui offrira la myrrhe, une résine parfumée, représentant l’aspect mortel de Jésus.
Gaspard, originaire de l’Inde, est le plus jeune des rois mages, imberbe avec une peau hâlée. Il apporte l’encens à Jésus ; l’encens représentant l’offrande faite à un Dieu.
Melchior, originaire de Nubie, à la peau foncée, est souvent représenté comme un homme âgé, aux cheveux blanchis et à la barbe longue. Son nom provient de l’hébreu « melech » qui signifie « le roi ». Il apporte l’or qui est le symbole du caractère royal de Jésus.
L’arrivée des trois rois mages est à considérer sur un plan philosophique.Les trois mages représentent les trois stades suprêmes de l’être humain à cette époque, un roi, un prêtre et un prophète.Ces rois sont le symbole de la paix dans le monde. L’importance de ces Rois mages est évoquée au VIème siècle dans l’Évangile arménien de l’Enfance. Ils appartiennent à trois peuples différents des trois continents alors connus, l’Asie, l’Europe et l’Afrique, ce qui en faisait vraiment de dignes représentants de toute l’humanité.
Selon l’usage, on installe la crèche en dessous du sapin de Noel le 1er dimanche de l’Avent, ou pour la Saint Nicolas. Elle restera exposée jusqu’au 2 février, date de la présentation de Jésus au Temple et elle veille donc sur la maison le jour de l’Epiphanie et de l’arrivée des Rois mages. Ensuite, on range la crèche et toutes les décorations de Noel pour l’année suivante. La tradition des crèches de Noël s’est étendue dans le monde entier, on voit maintenant des crèches africaines en bois ou asiatiques avec un petit Jésus aux yeux bridés, ou encore faites d’argent en Roumanie.
A l’heure où certains veulent faire interdire le sapin de Noël dans les écoles, celui-ci étant à leurs yeux une représentation religieuse, il m’a semblé utile de faire quelques recherches. Les Celtes entre 2 000 et 1 200 avant Jésus-Christ avaient associé un arbre à chaque mois lunaire. L’épicéa restant vert et ne perdant pas son feuillage fut alors associé au 24 décembre. Ce rite païen du solstice conduisait à décorer cet « arbre de vie » de fruits, fleurs et blé. En 354 après Jésus-Christ, l’Eglise souhaitant rivaliser avec cette fête païenne fixa la fête de Noel le 25 décembre. Ce n’est certes qu’une interprétation, mais retrouvée à plusieurs reprises.
Pour conclure sur cette fête de l’Épiphanie, un souhait : que la France reste le pays de Clovis, qui eut le bonheur d’aimer Clotilde, une princesse burgonde, élevée dans la foi catholique, et qui se convertit par amour pour elle au catholicisme, notre religion, celle de la France, qui n’a pas vocation à devenir multiraciale, multiculturelle, multiconfessionnelle. N’oublions jamais que Clovis est souvent présenté comme le premier roi des Français par son baptême le jour de Noël, le jour de la naissance du Christ, en la cathédrale de Reims, communément le 25 décembre 496.
A toutes et à tous, une belle année 2019 sous le signe de Jésus, Marie, Joseph et de ces rois mages. Qu’ils nous apportent tout ce dont nous aurons besoin pour que la France reste la France avec sa culture, ses coutumes, ses rites chrétiens et ses fêtes catholiques. Soyons forts, combatifs et ne nous résignons jamais à perdre notre identité française chrétienne.
Des parents qui s’inquiètent, un enfant obéissant, mais obéissant à celui qu’il appelle « Mon Père ». Cette humble famille de Nazareth n’a fini de découvrir qu’elle est la volonté de Dieu, et surtout comment faire cette volonté.
La sainte famille… un mystère …
Quelque chose que l’on croit connaître et en même temps qui nous échappe, qui nous dépasse… à comprendre en allant à son fondement.
« Chaque année, les parents de Jésus allaient à Jérusalem pour la fête de Pâque. Quand il eut douze ans, ils montèrent à Jérusalem, selon la coutume de la fête. Mais au terme de leur séjour, lorsqu’ils s’en retournèrent, l’enfant Jésus resta à Jérusalem, à l’insu de ses parents. »
Il y a quelques jours à peine, nous fêtions la Naissance du Sauveur, le Seigneur Jésus. Christ. Aujourd’hui, dimanche dans l’Octave de la Nativité, l’Eglise nous invite à honorer ensemble les trois personnes qui composent la Sainte Famille : Jésus, Marie, et Joseph. La naissance du Sauveur du monde est un réel mystère, celui de l’Enfant-Dieu, conçu du Saint-Esprit, né d’une Vierge : Marie. Nul doute que, dès lors, la Sainte Famille ne soit pas une famille comme les autres, mais bien un mystère elle aussi. D’ailleurs, toute famille n’est-elle pas elle-même un mystère ? L’union de deux individus, un homme et une femme, en vue de la génération des enfants dans l’amour, tout cela n’est-il pas un mystère ? Tout homme, toute femme, quels qu’ils soient, sont des individus : chacun a en lui quelque chose qui lui est propre et qui lui est impossible de communiquer à qui que ce soit, sinon à Dieu, Créateur de toutes choses.
Par conséquent, toute union entre deux individus, ici un homme et une femme, ne pourra exister réellement que si quelque chose de mystérieux vient s’y glisser, comme un solvant, ou un catalyseur favorisant l’union entre l’homme et la femme.
Ce quelque chose de mystérieux, c’est déjà l’enfant qu’ils ont l’intention de procréer ensemble, cet enfant dont Dieu lui-même, un jour, créera l’âme façonnée à son image et à sa ressemblance.
Ce quelque chose de mystérieux lié à l’enfant est, de soi, un élément spirituel, invisible, indécelable…
Mais, un beau jour, ce qui est spirituel prend corps et se manifeste, car l’enfant n’est pas un pur esprit : il est, comme le père et la mère, doté aussi bien d’une âme que d’un corps. Alors, le mystère commence à se dévoiler, un peu, de temps à autres… Plus la famille est unie dans l’amour et dans la grâce de Dieu, plus le mystère va étonner en se dévoilant, car il sera plus grand, plus profond, plus magnifique !
Quand il s’agit de la Sainte Famille, il ne fait pas de doute que le mystère sera le plus grand qui sera jamais. Mais alors, il ne faudra pas s’étonner si une explication quelconque, humainement compréhensible, ne pourra être donnée. Ce fut le cas lorsque Jésus resta seul à Jérusalem : « L’enfant Jésus resta à Jérusalem, à l’insu de ses parents. »
La croix déjà présente dans la vie de Jésus, Marie, Joseph.
« Le croyant dans la caravane, ils firent une étape, et se mirent à le chercher parmi leurs parents et connaissances ; mais ne l’ayant pas trouvé, ils retournèrent à Jérusalem à sa recherche. Au bout de trois jours, ils le retrouvèrent dans le temple, assis au milieu des docteurs, les écoutant et les interrogeant. Et tous ceux qui l’entendaient s’étonnaient de la sagesse de ses réponses. »
Trois jours ! Joseph et Marie ont cherché Jésus pendant trois jours ! Ce furent trois jours interminables, passés pratiquement sans rien manger et sans trop pouvoir dormir… Quels sont les parents qui auraient passé ces trois jours dans d’autres conditions ?
Vraiment, ce furent les trois jours les plus pénibles de la Sainte Famille : ce fut une véritable épreuve pour Joseph et pour Marie, bien sûr, mais aussi pour Jésus lui-même, qui savait très bien tout ce que ses parents étaient en train d’endurer… Ces trois jours font penser à trois autres jours : ceux qui s’écoulèrent, selon le calcul des Juifs, entre la Mort et la Résurrection du Seigneur, trois jours d’épreuves encore… pour Marie.
« A sa vue, ils furent saisis d’émotion, et sa mère lui dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fais cela ? Ton père et moi nous étions à ta recherche, tout angoissés. » Il leur dit : «Pourquoi me cherchiez-vous ? Ne saviez-vous pas qu’il me faut être à la disposition de mon Père ?» Mais ils ne comprirent pas la parole qu’il leur avait dite. »
Une fois l’Enfant-Jésus retrouvé dans le Temple, avec les docteurs, Marie ne peut s’empêcher de lui faire un reproche : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fais cela ? Ton père et moi nous étions à ta recherche, tout angoissés. »
C’est chose normale. N’importe quels parents, même puissamment aidés par la grâce de Dieu, comme l’étaient Joseph et Marie, auraient agi de même en retrouvant le fils qui les avaient un temps quitté. Mais, quoique Joseph et Marie aient questionné leur enfant avec la plus grande douceur, ce qui est très méritoire, vu les circonstances, tout cela ne servit à rien : ils ne comprirent pas la réponse que leur donna Jésus : « Mais ils ne comprirent pas la parole qu’il leur avait dite. »
La sainte famille, nos familles et la Sainte Trinité
Il s’agit pourtant là de la plus sainte des familles : Jésus, Marie, et Joseph. Mais rien n’y fait : les parents sont incapables de comprendre totalement leur enfant ! Le mystère demeure ! Pourquoi ?
Tout simplement parce qu’il y a dans toute famille une image de la Très Sainte Trinité :
que ce soient un père et une mère ayant un ou plusieurs enfants (ou ayant simplement l’intention d’en avoir), toutes ces personnes sont appelées à réaliser entre elles, sur terre, ce que le Père, le Fils et le Saint-Esprit vivent dans le ciel de toute éternité…
« Puis il descendit avec eux et regagna Nazareth. Il leur était soumis ; et sa mère conservait tous ces souvenirs dans son cœur. Et Jésus grandissait en taille, en sagesse et en grâce devant Dieu et devant les hommes. »
Voilà une aventure qui se termine bien ! Mais quelle richesse d’enseignement pour tout le monde !
D’abord pour Marie : « Sa mère conservait tous ces souvenirs dans son cœur. » Ensuite pour Joseph. Celui-ci n’en dit rien : l’évangéliste ne nous rapporte pas ce qu’il aurait pu dire.
Mais il comprit fort bien que tout cela était d’abord pour lui.
Car Joseph devait mourir avant que Jésus ne commence sa vie publique, et cet événement de Jésus, en pleine possession de sa raison et de son intelligence, fut le seul qui fut donné à Joseph de vivre ici-bas, dans l’attente de la rédemption promise…
L’Eglise et la famille
Notre mère l’Eglise catholique accompagne les familles tout au long de leur vie. Par la proposition des sacrements : mariage, baptême, réconciliation, eucharistie, confirmation, sacrement des malades. Elle les soutient dans l’éducation de leurs enfants. De nombreux mouvements en lien avec l’Eglise Catholique offrent des espaces de réflexion et d’action pour tous les âges de la vie.
La famille, pour le Pape Benoît XVI, est la cellule primordiale pour le développement intégral de la personne humaine. « La famille est le lieu privilégié où toute personne apprend à donner et à recevoir de l’amour. C’est pourquoi l’Église manifeste constamment sa sollicitude pastorale envers ce milieu essentiel pour la personne humaine (…) Elle constitue le milieu dans lequel l’homme peut naître dans la dignité, grandir et se développer de manière intégrale ».
Les enfants, en son sein, en attestent la fécondité en même temps qu’ils en recueillent l’héritage :
« À cet égard, les parents ont le droit et le devoir inaliénables de le transmettre à leurs enfants : les éduquer dans la découverte de leur identité, les initier à la vie sociale, à l’exercice responsable de leur liberté morale et de leur capacité d’aimer à travers l’expérience d’être aimés, et, par-dessus tout, à la rencontre avec Dieu. Les enfants grandissent et mûrissent humainement dans la mesure où ils accueillent avec confiance ce patrimoine et l’éducation qu’ils doivent assumer progressivement. De cette manière, ils sont capables d’élaborer une synthèse personnelle entre ce qu’ils ont reçu et la nouveauté, et ce que chacun personnellement et ce que chaque génération sont appelés à réaliser. »
Ainsi je crois que la famille est un des piliers de la construction de l’homme et de la société. À ce titre, lorsque l’Église la promeut et la défend, elle œuvre au bien du corps social tout entier.
Le pape François, lors de la grande soirée de prière du Congrès des familles à Philadelphie, en septembre dernier a eu ces paroles : Dieu n’a pas voulu venir dans le monde autrement que dans une famille. Dieu n’a pas voulu approcher l’humanité autrement que dans un foyer, Dieu n’a pas voulu pour lui-même d’autre nom que l’Emmanuel, « Dieu avec nous ». … La famille est la grande bénédiction, le grand don de ce « Dieu avec nous », qui n’a pas voulu nous abandonner à la solitude d’une vie sans les autres, sans foyer. … La famille est le symbole vivant du plan d’amour que le Père a rêvé pour nous autrefois … en faisant vivre à son Fils la vie de famille avec Marie et Joseph à Nazareth.
Dans l’Eglise, existe des Equipes Notre Dame (END). C’est un mouvement de spiritualité pour les couples. Il propose un cheminement et une entraide entre couples. C’est un moyen pour être heureux en couple et en famille, un lieu privilégié pour vivre l’évangile.
Deux Points concrets d’effets en couple.
Premièrement, la prière conjugale et si possible familiale.
C’est l’expression commune de la prière des conjoints. Elle soude ceux-ci dans un cheminement commun et dans un projet partagé. Cette prière, élargie à l’ensemble de la famille, devient un lieu d’apprentissage et de transmission de la foi. Par son exemplarité, la prière familiale rend naturelle à l’enfant la démarche de prier.
Deuxièmement, le devoir de s’asseoir.
Démarche que chaque couple veille à poser au moins une fois par mois. Les conjoints prennent le temps de s’arrêter, sous le regard de Dieu et en sa présence, et profitent de cette occasion privilégiée pour approfondir le dialogue conjugal et spirituel. Chacun fait le point sur son cheminement et sur ce qui lui paraît important dans la vie du couple et de la famille.
Que le mystère de la Sainte Famille devienne aussi, un peu, notre partage ! Demandons cette faveur et cette grâce au cours de l’Eucharistie de ce jour : que par Marie, nous méritions de vivre un jour ce que Joseph a contemplé une fois dans sa vie !
Question aussi étrange peut-être que de se demander ce que serait la vie terrestre sans oxygène, un voilier sans vent ou un vitrail sans lumière mais question heuristique pour mieux prendre conscience, en creux, du rôle de l’Esprit-Saint dans nos vies et pour ainsi célébrer pleinement la fête de ce jour… Dans un christianisme sans l’Esprit-Saint, la foi serait peu ou prou du déisme, c’est-à-dire une approche rationnelle et très sage de Dieu, livrée à ses propres forces et toujours tentée de faire un dieu à son image ; la dévotion au Christ serait l’admiration pour un grand homme, dont on chercherait à suivre les enseignements mais sans doute pas à imiter la vie ; la vie chrétienne, une morale éventuellement vertueuse mais toujours oscillant entre le désespoir et l’orgueil ; la lectio divina une approche historique ou littéraire de la Bible possiblement passionnante mais restant au seuil de la prière ; nos liturgies, des cérémonies plus ou moins conviviales, plus ou moins esthétiques.
Tout cela ne serait pas sans valeur voire sans chaleur ni sans talent mais ce ne serait pas la foi chrétienne, celle des martyrs et des saints, celle du salut gratuitement offert, celle de la foi, de l’espérance et de la charité, celle de la prière, celle des pauvres et des béatitudes, celle du Dieu Trinité.
Mais, à l’inverse, que serait une vie spirituelle sans l’Esprit-Saint ?
Question plus étrange encore qui nous dit pourtant que l’Esprit que nous célébrons en ce jour est l’Esprit du Père et du Fils (dans notre évangile, Jésus promet d’envoyer « l’Esprit de vérité qui procède du Père »). La vie spirituelle se vit en effet en référence à la Révélation et à l’Incarnation et se réalise dans la chair, avec ses fragilités et ses lenteurs, dans l’Eglise, avec son Institution, ses communautés et nous tous ici présents. Pour que notre vie spirituelle soit chrétienne et que notre vie chrétienne soit spirituelle, il nous faut l’Esprit qui unit ce que d’aucun aurait tendance à séparer, qui différencie ce qui pourrait être confondu…Mystère de Dieu même, don fait aux hommes et animateur de l’Eglise, tel est l’Esprit-Saint que nous fêtons aujourd’hui ! Je voudrais méditer ces trois visages de l’Esprit.
Célébrer l’Esprit-Saint, c’est être plongé au cœur du mystère de Dieu.
L’Esprit est à la fois don au sein même de la Trinité et don fait aux hommes, qui leur fait non seulement connaître Dieu mais participer à sa propre vie. « Il me glorifiera car il reprendra ce qui vient de moi pour vous le faire connaitre » dit Jésus en parlant de l’Esprit. Précisons bien : tout est donné en Jésus-Christ, Parole unique du Père. L’Esprit ne donne pas la connaissance de Dieu par addition, en complétant la Révélation par des révélations supplémentaires ou des paroles inédites, mais par déploiement et par approfondissement. « Il redira tout ce qu’il aura entendu ». Recevoir l’Esprit-Saint, c’est grandir dans la perception intelligente et aimante de la Révélation donnée en Jésus. Pentecôte, fête d’adoration de ce Dieu qui est don !
Célébrer l’Esprit-Saint, c’est deuxièmement accueillir ses dons.
La séquence de la Pentecôte, ce grand poème qui précède l’alléluia, en offre un vocabulaire très riche et l’épitre aux Galates une liste diversifiée : présence de Dieu, consolation et transformation de nos cœurs, de ce qui en nous est raide, trop chaud, trop froid, obscur.
Recevoir l’Esprit-Saint, c’est se laisser convertir, se laisser transformer, pour accueillir et se donner, pour aimer. C’est cela « vivre sous la conduite de l’Esprit ». Pentecôte, fête de l’offrande à Dieu qui nous accompagne !
Il est celui qui rend témoignage à Jésus et qui nous rend à notre tour témoins. Le récit des Actes des Apôtres le montre : par les langues de feu, les disciples sont compris dans la diversité des langues et des cultures. C’est une expérience que nous avons pu faire un jour ou l’autre, être instrument, à notre insu, de la Parole et de la Paix de Dieu : force de l’Esprit ! Le recevoir, c’est être envoyé comme témoin de son Amour, par l’annonce de la Parole, la compassion et le service évangélique. Pentecôte, fête de la mission et de l’Eglise !
En somme, l’Esprit est docteur, il est conducteur ; celui qui enseigne ; celui qui conduit. En jouant sur les langues (c’est bien le jour pour cela) Il est aussi « conductor », chef d’orchestre de l’Eglise et de nos vies. « Viens Esprit Saint ! » Nous l’implorons intensément depuis ces derniers jours et, pour le fêter, nous l’implorons encore ! Adorer l’Esprit, c’est en effet implorer sa venue, reconnaitre sa présence en nous mais la désirer davantage car l’Esprit est celui qui vient achever. Sa venue dans le monde vint achever ce qui avait été accompli par le Christ ; sa fête, la Pentecôte vient achever le temps pascal ; sa venue en nous vient achever ce qui a été semé dans nos cœurs lors de notre baptême et de notre confirmation. « Achève, si tu le veux » implorait lui aussi Jean de la Croix ; « donne le salut final » demandait la séquence. Implorons, adorons, accueillons le Père des pauvres répandu en ce jour dans nos cœurs et laissons-nous conduire par le Souffle de Dieu, dans la foi, pour sa gloire.
Loin des yeux, loin du cœur : Le Christ est parti, le Christ est là !
« Loin des yeux, loin du cœur « , dit l’adage. Oui, mais ce n’est pas toujours le cas, car il y a des fois où l’absence révèle l’importance de présence, et la distance fait ressentir toute la place de celui qui s’est éloigné. Celui qui est absent reste présent, ou encore, l’absence physique n’est plus qu’une absence virtuelle.
L’Ascension de Jésus clôture une étape, et annonce un nouveau commencement. Le lieu du rendez-vous fixé par Jésus à ses disciples est la Galilée, le » carrefour des nations » (Mt 4,12-23), symbole du monde païen. Le Christ laisse trois impératifs et une promesse pour souligner le mystère de la responsabilité de l’Eglise et des chrétiens. L’Ascension est la fête de l’ouverture d’une nouvelle étape de sa mission : une mission qu’il poursuivra désormais par son Eglise, à travers nous, chrétiens d’aujourd’hui.
»Allez … ! De toutes les nations, faites des disciples »
Durant son ministère public, Jésus avait volontairement restreint son activité aux » brebis perdues » de la » maison d’Israël « . Désormais, sont abolies pour Lui, les frontières de l’espace et du temps.
Jésus peut accomplir en plénitude sa mission de Serviteur de Dieu, telle que l’annonçait Mathieu, reprenant l’oracle d’Isaïe (42,1-4) : » Les nations païennes mettront leur espoir en son nom » (Mt 12, 18-21). Les païens présents dès le début de l’évangélisation en la personne des Mages, se retrouvent comme les destinataires dela Bonne Nouvelle.
A son Eglise, Jésus confie cette mission. L’accent ne porte pas sur le verbe » aller « , ni sur une mission de conquête géographique, mais sur une ouverture à tous les groupes humains, sans discrimination.
Puisque Jésus a » tout pouvoir « , tous les hommes sont conviés à mettre leur existence sous son autorité. Qu’est-ce que la mission pour Mathieu ? Des disciples font des disciples, des hommes et des femmes qui expérimentent que l’enseignement de Jésus transfigure leur propre existence, partagent cette expérience avec les autres » leur apprenant à garder tous les Commandements de Jésus qui se résument en une loi d’amour « .
» Baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit «
La mission n’est pas la diffusion d’une idéologie, si sublime soit -elle, elle se propose sans cesse de constituer une communauté : celle des gens qui, par le rite du baptême, veulent enraciner leurs liens mutuels dans une commune appartenance » au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit « .
» Apprenez-leur à garder les Commandements que je vous ai donnés «
La mission ne peut se réduire à faire des conversions sans lendemain. L’Eglise devra aider les baptisés au jour le jour, conformément à l’existence nouvelle dans laquelle ils sont entrés. » C’est l’Evangile dans sa totalité, fait observer J. Radermakers, qui devient ainsi, enseignement de vie pour les disciples, sacrement dans le baptême, et se déploie humainement dans l’existence quotidienne. Dans la communauté chrétienne, la vie morale n’est pas autre chose que la Bonne Nouvelle en actes « .
» Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde «
C’est le sommet de la déclaration de Jésus : l’assurance d’une présence active efficace sans limite. Au terme de son Evangile, Mathieu proclame que la promesse de l’ange à Joseph fait son plein accomplissement en Jésus : » On lui donnera le nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : Dieu avec nous « . En fait, Jésus ne s’éloigne pas de son Eglise.
Même s’il est invisible, il est présent partout où s’étendra son règne jusqu’à la fin des temps. Selon Mathieu, il ne disparaît pas dans le Ciel. Au contraire, son ultime Parole qui est la dernière phrase de l’Evangile, promet : » Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps « . Le Ressuscité ne reste pas sur la montagne de Galilée.
Il accompagne ses apôtres sur les routes du monde. Voilà ce que les disciples, et nous avec eux, avons besoin d’apprendre. Jésus n’est pas extérieur aux chrétiens et à l’Eglise. Il est devenu intérieur à chacun de nous et à notre communauté. L’Ascension est le mystère de la responsabilité de l’Eglise et des chrétiens, de notre liberté dans l’exercice de notre responsabilité. Le Salut du monde repose sur nous, grâce à la présence invisible de Celui par qui le Salut est arrivé.
Certaines maisons sont de véritables champs de bataille, non seulement parce que tout y est en désordre mais surtout parce que la chicane règne en maître; on ne sait trop pourquoi mais on se réveille un beau matin pour constater que petit à petit la grogne s’est installée parmi nous : on ne se parle plus, on ne se regarde plus, on s’évite même, on parle dans le dos des autres, etc … ; il ne fait plus soleil dans la maison, c’est sombre et parfois l’atmosphère est à l’orage ; c’est parfois pareil dans nos relations avec nos amis, nos compagnons et compagnes de travail, etc…, alors que c’est si agréable quand on est capable de se parler, de se dire bonjour, de se souhaiter bon anniversaire, de s’intéresser à l’autre, de lui rendre service à l’occasion, de se faire rendre service, etc.
Pas besoin d’écouter longtemps la radio ou de regarder la télévision ou de lire le journal pour constater que la paix bat de l’aile dans beaucoup d’endroits de la planète ; le conflit israélo-palestinien s’éternise, des femmes et des enfants sont exploités, des riches s’enrichissent encore plus sur le dos des pauvres qui s’appauvrissent encore plus, l’économique l’emporte sur l’écologique, l’argent règne en maître sur les personnes et les asservit ou les appauvrit, etc … ; ce n’est pas ainsi qu’on construit la paix, cela vans sans dire ; mais il y a aussi de beaux fruits de paix produits par des organismes internationaux de solidarité et de partage, d’aide aux plus démunis, de lutte contre la violence, etc… et aussi par des gestes personnels, discrets mais réels…
Les textes de la messe de ce dimanche nous indiquent quelques chemins de paix qui pourraient certes nous être utiles.
Le premier chemin c’est : prier son Dieu intérieur.
Il est quand même étonnant que Jésus, au milieu de son discours d’adieu, juste avant sa passion, et au cœur de l’annonce de l’envoi de l’Esprit, glisse, comme entre parenthèses, cette affirmation merveilleuse : « Si quelqu’un m’aime, mon Père et moi, nous l’aimerons et nous ferons chez lui notre demeure. » C’est une affirmation capitale qui veut dire que nous pouvons en tout temps nous référer à lui, particulièrement quand notre cœur risque d’être bouleversé par toutes sortes d’événements intérieurs ou extérieurs, quand notre cœur menace de perdre sa paix ou qu’il a besoin de la retrouver.
Même en Église, la paix a parfois du mal à respirer. Certaines communautés chrétiennes sont en proie à des tiraillements pas toujours évangéliques: querelles entre les divers comités des paroisses, difficultés à propos de projets de fusion de paroisses et de création d’unités pastorales, etc… ; L’ambition et la jalousie humaines ne sont pas absentes même si on travaille en Église et au nom de l’Évangile ! Mais il y a aussi des gestes quasi héroïques de charité chrétienne qui restent anonymes : le bénévolat, le partage, le pardon, l’attention à l’autre, etc.
Prier notre Dieu intérieur
quand nous traversons des moments d’inquiétude ou de tristesse,
quand notre esprit est balayé par un vent de rancune ou de méchanceté,
quand notre ego est humilié ou ridiculisé,
quand la paix risque de s’en aller par la fenêtre de la maison familiale ou communautaire…
Prier notre Dieu intérieur
c’est donner une chance à la paix et à la joie de rester ou de revenir à la maison!
Le deuxième chemin de paix c’est : l’Esprit de Dieu.
Les personnes, les communautés, les familles qui ont un amour et une dévotion particulières à l’Esprit deviennent rapidement des lieux où rayonnent la paix et la joie. Aux enfants qui font leur confirmation on enseigne que la paix et la joie sont de magnifiques fruits de l’Esprit.
Ce n’est pas pour rien que le Seigneur promet à ses disciples l’envoi de l’Esprit. L’Esprit est, pour ainsi dire, le successeur de Jésus lui-même. Nous savons que nous sommes présentement dans le temps de l’Esprit. Nous prions bien le Père et le Fils. À part quand nous faisons notre signe de croix, plus ou moins sans y penser, prions-nous l’Esprit ? Quand nous prions, demandons à l’Esprit de nous donner sa paix et sa joie. Nous en avons tant besoin.
Le troisième chemin c’est : l’amour de Jésus.
Jésus à la dernière Cène a parlé avec son cœur. Avant de quitter ce monde, Jésus a dit qu’il se manifestera, mais à une condition. Dans l’Évangile d’aujourd’hui il y a deux SI qui décrivent cette condition.
« Si quelqu’un m’aime…
Si vous m’aimiez, vous seriez dans la joie… », a dit Jésus à ses disciples.
On n’échappe pas à ce si. Sans cet amour de Jésus, tout ce qui va suivre après la dernière Cène n’aurait aucun sens.
Jésus ne doute pas que ses disciples l’aiment et pourtant il insiste «Si…» C’est que l’amour de Jésus est indispensable pour éprouver une paix et une joie profondes : « Je vous donne ma paix, je vous laisse ma paix, non pas à la manière du monde… » On voit bien comme aimer Jésus et être en paix vont ensemble.
Ce dimanche est une bonne occasion de nous demander si nous aimons vraiment Jésus. Non seulement sentimentalement : Jésus est une personne attachante, fascinante même, aimable et aimante… comment ne pas l’aimer ? Mais aussi efficacement : comment vérifier notre amour effectif de Jésus ? C’est simple : vérifions la qualité et la quantité de notre prière et de notre amour des autres, particulièrement de nos proches et des plus pauvres ? Alors la paix, la grande paix de Jésus, et sa petite sœur la joie, entreront dans notre cœur pour y rester toujours et déborderont petit à petit dans le cœur des autres.
Les Apôtres traduiront cette volonté du Seigneur par la contemplation, régulière et gratuite, de sa gloire et aussi, sur le terrain concret de la vie quotidienne, par l’amour effectif du prochain particulièrement dans la solution pacifique et réaliste des conflits.
Ce testament du Seigneur n’a rien perdu de son actualité.
Ne soyez donc pas bouleversés : vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, beaucoup peuvent trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : Je pars vous préparer une place ? Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et là où je suis, vous y serez aussi. Pour aller où je m’en vais, vous savez le chemin. »
Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas ; comment pourrions-nous savoir le chemin ? » Jésus lui répond : « Moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie ; personne ne va vers le Père sans passer par moi. Puisque vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Dès maintenant vous le connaissez, et vous l’avez vu. »
Philippe lui dit : « Seigneur, montre-nous le Père ; cela nous suffit. » Jésus lui répond : « Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne me connais pas, Philippe ! Celui qui m’a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire : ‘Montre-nous le Père’ ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ! Les paroles que je vous dis, je ne les dis pas de moi-même ; mais c’est le Père qui demeure en moi, et qui accomplit ses propres œuvres. Croyez ce que je vous dis : je suis dans le Père, et le Père est en moi ; si vous ne croyez pas ma parole, croyez au moins à cause des œuvres. Amen, amen, je vous le dis : celui qui croit en moi accomplira les mêmes œuvres que moi. Il en accomplira même de plus grandes, puisque je pars vers le Père.
Jean 14, 1-12
Dans l’étude du Zen bouddhiste, il arrive, paraît-il, un moment qui est à la fois choquant et surprenant, un moment où l’étudiant réalise de façon intuitive qu’il n’y a pas de chemin du tout et qu’il faut continuer d’avancer, d’avancer encore et encore, en constant devenir. Quelle différence avec ce que Jésus nous dit aujourd’hui !
Jésus est le passage obligé pour aller à Dieu. C’est le chemin qui conduit à lui. Il n’est donc pas simplement un maître de sagesse qui indique le but et le chemin à suivre pour l’atteindre. C’est par Jésus même que nous pouvons approcher du Père, et pas seulement après notre mort, mais dès à présent. «Puisque vous m’avez connu, vous connaîtrez aussi mon Père. En fait, dès à présent vous le connaissez et vous l’avez vu. » Il ne s’agit plus d’un ailleurs et d’un plus tard, mais de ce qui est donné dès à présent aux disciples : la possibilité d’aller au Père, de le connaître.
Connaître, ne désigne pas un savoir abstrait, mais une relation vivante. Il n’est pas facile d’accepter de voir Dieu dans la seule image de Jésus. C’est la grande objection des Juifs et des Islamistes. Pourtant, les paroles et les actes de Jésus révèlent vraiment Dieu, un Dieu que nous ne pouvons voir ni saisir par notre intelligence, mais qui nous manifeste en Jésus son amour de Père. Croire en Jésus, croire en la Bonne Nouvelle qu’il a apportée, vivre de la foi qui sauve, c’est répondre à Jésus qui nous appelle à demeurer ses disciples et ses amis.
Jésus est le chemin que Dieu nous a tracé, le chemin qui nous mène à la vie. Ce chemin, nous le connaissons et nous y sommes déjà engagés ensemble. Le chemin, il nous l’a montré en disant : «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés… et aimez votre prochain comme vous-mêmes.» Mais il arrive que sur la route nous perdons Jésus de vue et que nous nous demandons où est-il donc passé ? Eh bien, il est là tout près et il chemine avec nous. Il attend que nous l’appelons, tout comme les disciples d’Emmaüs qui après avoir fait longue route avec Jésus l’ont reconnu au partage du pain.
Sur la route, quand nous marchons depuis longtemps, sans résultats, nous pouvons faire l’expérience de la lassitude ou du découragement. Il nous arrive de vouloir fuir. Dieu est là et la route de la fuite va changer de sens. Suivre le chemin tracé par Jésus, c’est faire la volonté de Dieu, c’est agir avec la justice du Royaume de Dieu, c’est vivre selon les Béatitudes. Parfois nous hésitons à emprunter le chemin de Dieu ou nous préférons carrément l’ignorer, parce que c’est un chemin exigeant. C’est un chemin qui demande le détachement des biens matériels, la douceur, alors même que nous pourrions nous montrer fort. C’est un chemin qui enseigne le pacifisme quand la violence semble prendre le dessus. C’est un chemin avec de la compassion pour les blessés de la vie. La première lecture nous montre aussi le chemin à suivre dans des situations difficiles. Les apôtres ont écouté les plaignants avec attention. Ils ont priés, discutés, consultés et se sont mis d’accord. Un peu comme pendant le conclave qui vient d’élire le pape François.
Message d’un Poète, à ceux qui souffrent de mal être
Il y a des matins où le café m’assomme
Des matins où le bruit de mes pas en ma tête résonne
Où je me vois en train de marcher
Sans savoir où je vais, en fait sans même avancer.
Marcher, marcher, courir, ne pas savoir où aller.
Me laisser porter au gré des envies, des chemins. Marcher.
Dormir à la belle étoile, me dire que jamais je ne reviendrai.
Puis je me surprends à douter
Il demeure une certitude, une vérité
Que quelqu’un marche à mes côtés
Et qu’il demeure quelqu’un à aimer
Nous, dans notre milieu familial et de travail comment réagissions-nous face à une injustice, à un problème?
Savons-nous reconnaître une injustice, et voulons-nous trouver une solution pour améliorer le sort de ces personnes ?
Reconnaissons-nous les situations que nous pouvons améliorer, avant de lancer le problème à une autre personne ?
Quand une injustice est soulevée, savons-nous prendre le temps d’écouter, sans jugement, avec l’esprit ouvert?
Est-ce que nous gardons nos yeux sur le problème et sa solution, au lieu de vouloir blâmer et critiquer ?
Avons-nous la patience de réfléchir, d’en parler calmement entre nous, d’arriver à une entente avec le groupe ou la famille ?
En Église, quelle est la qualité de nos relations lorsque nous nous rencontrons ? Nous apportent-elles quelque chose qui soit bénéfique à tous ?
Est-ce que nous partageons ?
Est-ce que nous donnons autant que nous prenons ?
Est-ce que nous nous focalisons sur les défauts et les bizarreries de nos prochains ou bien parvenons-nous parfois à saisir un petit aperçu de ce qu’ils s’efforcent de nous apporter ?
Pouvons-nous saisir le sens de ce qui est caché aux yeux ?
Il est facile de créer un chemin qui réconforte mais qui ne mène nulle part. Il est aussi possible d’être sur le bon chemin, mais de ne pas avancer, de faire du sur place. Jésus nous invite, par son exemple, au respect de l’autre, à l’écoute attentive, à trouver ensemble des solutions. Aurons-nous le courage d’être toujours fidèle à cette recette de vie ?
« Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte, mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit. Celui qui entre par la porte, c’est lui le pasteur, le berger des brebis. Le portier lui ouvre, et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête, et elles le suivent, car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un inconnu, elles s’enfuiront loin de lui, car elles ne reconnaissent pas la voix des inconnus. » Jean 10, 1-10
Jésus employa cette parabole en s’adressant aux pharisiens, mais ils ne comprirent pas ce qu’il voulait leur dire. C’est pourquoi Jésus reprit la parole : « Amen, amen, je vous le dis : je suis la porte des brebis. Ceux qui sont intervenus avant moi sont tous des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés. Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé ; il pourra aller et venir, et il trouvera un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire. Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance.
En ce dimanche du vrai berger, du bon pasteur, nous sommes invités à prier pour les vocations sacerdotales et religieuses. Nous sommes invités à réfléchir sur notre cheminement, sur notre propre vocation. Au fond, où allons-nous ? Vers où s’orientent nos pas ? Qui suivons-nous ?
La relation entre le berger et son troupeau a souvent servi d’image pour illustrer les relations entre le peuple et son roi, entre les humains et Dieu. Jésus est le vrai berger et il est prêt à tout pour que ses brebis soient heureuses et qu’elles aient la vie en abondance. Au contraire, celui qui s’introduit en cachette dans la bergerie n’a pas du tout à cœur le bien-être des brebis ; il ne pense qu’à son propre petit bonheur. Cette image parlait aux Juifs. Avec un peu d’effort elle nous parle à nous aussi. Jésus nous invite, au fond, à le rencontrer personnellement. Pour vivre pleinement, il faut donc passer par la porte de Jésus, il faut s’adapter à ses dimensions. Sous certains aspects, il nous faut grandir et nous dilater ; sous d’autres aspects, il faut nous abaisser en toute humilité et nous réduire à la mesure de Jésus.
J’ai un corps, un esprit, une âme. Pourquoi rester enfermé en soi. Il faut sortir de soi-même pour exister, pour faire vivre l’humanité. Jésus nous ouvre les portes pour aller rencontrer l’autre. Il nous ouvre les portes et nous invite à sortir de nous-mêmes. Essayons tous de traverser souvent la porte, c’est-à-dire, essayons souvent d’aller vers l’autre.
Mère Térésa contait qu’il y avait en Indes un mouroir pour enfants handicapés et elle disait qu’elle avait été bouleversée parce que parmi ces enfants, certains n’avaient pas de mains, d’autres n’avaient pas de pieds et d’autres n’avaient pas d’yeux. Mais ce qui l’avait le plus bouleversée, c’était que ceux qui avaient des mains prêtaient leurs mains à ceux qui n’en avaient pas. Ceux qui avaient des jambes portaient les enfants qui rampaient et ceux qui avaient des yeux devenaient les yeux de ceux qui étaient devenus aveugles. Elle disait que c’était beau ! C’était beau parce que les gens mettaient toutes les choses en commun et lorsqu’on met nos trucs en commun, on est sûr d’aller vers l’autre et d’avoir traversé la porte, on est sûr d’avoir choisi Jésus.
Dieu est venu chez des gens, peut-être bien tranquilles, mais toujours pour les mettre en route. Pensons aux disciples bien cachés après sa mort sur la croix, à Thomas, aux disciples d’Emmaüs … Dieu veut-il me faire quitter mon pays pour aller vers l’autre ? Mère Teresa a quitté son Albanie natale pour aller en Inde. Mais, à la grande majorité d’entre nous, c’est à un autre voyage que nous sommes conviés : sortir de nous-mêmes.
Sortir de notre égoïsme, c’est évident mais pas toujours facile. D’autant plus que parfois nous l’habillons de générosité : nous voulons faire du bien, mais à notre façon à nous. Il se peut que le Seigneur nous demande de faire autre chose…
Sortir de nos idées toutes faites, sur la façon d’être chrétien, pour vivre la même foi, mais autrement. Paul, juif jusqu’au plus profond de lui-même, est devenu l’apôtre des gentils. Des chrétiens, bourgeois de par leur naissance, sont devenus apôtres des pauvres : Saint François d’Assise, notre patron, est un exemple bien connu.
Sortir de nos habitudes, de notre façon de voir, pour vivre avec des gens d’autres horizons, d’autres cultures … Et, dans ces rencontres, nous trouverons Jésus.
Nous devons être attentifs à tous les signes de la présence de Dieu dans nos vies. Donne-nous Jésus de sortir de nous-mêmes, de nos isolements, de nos certitudes, pour vivre vraiment la rencontre de l’autre. Aide-nous à ouvrir la porte de nos maisons à ceux qui, dehors, n’ont pas de pierre où reposer la tête. Donne-nous de savoir ouvrir nos greniers débordants de provisions, pour que les affamés se rassasient de ta justice. Que s’ouvrent les frontières de notre pays des droits de l’homme à ceux qui errent sans espérance et sans toit en ce monde.
Pour que Pâques devienne cette source d’espérance, il nous faut sortir de nous-mêmes, sortir de notre petit cocon confortable et nous intéresser à ce que vivent nos frères et sœurs autour de nous. Prendre en compte les joies et les peines, les inquiétudes, les soucis, mais aussi les espoirs de ceux et celles que nous côtoyons. Nous sommes invités à sortir de nous-mêmes pour aller à la rencontre de nos frères et sœurs.
Voir, comprendre et Croire… les mots de la Résurrection
Jn. 20, 1-9
Les linges sont toujours en place, affaissés. Rien n’a bougé, mais le corps n’est plus là. Comme parti de l’intérieur… Incompréhensible et énigmatique situation ! Le disciple que Jésus aimait aperçoit ces linges. Pierre les contemple. Mais tout est insensé, illogique !
Une question double remonte…
Qui aurait pu avoir l’idée d’emporter le corps nu en remettant tout en place ?
Et pourquoi ?
Soudain, entrant à son tour, le disciple voit. Il voit l’invisible. Il « voit » comme on dit : « Je vois ce que tu veux dire ». Autrement dit, il comprend. Il comprend la réalité de ce que Jésus avait annoncé. Alors, il croit ce que Jésus avait dit. Il voit maintenant qu’il « fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts ». Il y a au matin de Pâques un fait brut, qui s’impose : le tombeau ouvert, tout est resté en place comme vendredi soir, mais le corps de Jésus n’est plus là… reste à comprendre, à interpréter ces indices.
La foi en l’annonce que Jésus fait de sa résurrection permet cette interprétation. La rencontre du Ressuscité vient confirmer qu’on a bien fait de croire qui vient de susciter cette foi. Au soir de Pâques, le Seigneur fera une longue catéchèse avec ses disciples d’Emmaüs. Il ouvrira leur esprit à l’intelligence des écritures. Et il leur apprendra à revenir au geste si surprenant du Jeudi saint : anticipation de la gloire, réalisation de sa présence. L’Eucharistie célébrée dans la foi demeure, jusqu’au retour du Seigneur, la manifestation permanente du Ressuscité.
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